Sa majesté des mouches - William Golding
Je n'ai jamais lu de classique par moi-même, je pense que comme pour beaucoup de gens, c'est à l'école, au collège puis au lycée que je les ai découvert. On en parle toujours comme des chefs d'œuvres que si tu ne les a pas lu bah t'as raté ta vie. Et moi ça m'a jamais plus, trop vieux, fictions qui ne me faisaient pas rêvées, les raisons sont nombreuses et un jour je suis tombée sur les classiques d'aventures et de science-fiction (bon là c'est pas de la science-fiction) et après avoir regardé la série Yellowjacket (que je vous recommande chaudement) j'ai eu très envie de lire un livre se basant sur un groupe de jeunes totalement perdu dans un paysage hostile et sans vie humaine.
La plume m'a d'abord ce qui m'a le plus dérouté, elle est assez particulière, cette façon de déshumaniser la personne tout en la rendant capable de la plus grande humanité et de montrer les faiblesses des hommes et des enfants qui tentent de se comporter en adultes. L'aspect très psychologique du livre m'a beaucoup plu, ça rend l'atmosphère très angoissante et certains passages m'ont vraiment fait frissonné de peur et de dégoût.
L'histoire est comme je le dis précédemment une montée en puissance dans la psychologie de la loi du plus fort et surtout comment la perversion de l'humain pure se fait de lui-même sans que la société ne le corrompe comme on pourrait le croire. Finalement ça reste une histoire de société avec des personnages excessivement gris, tout est remis en question, le bien, le mal, la survie ; et surtout les sentiments et l'état psychologique d'un enfant de 6 à 12 ans dans cette situation.
J'ai préféré Ralph à Jack, c'est un personnage qui au départ m'a énormément énervé je ne comprenais pas ses décisions et à la fin j'ai tellement eu peur pour lui, avec lui. C'est la personne avec qui on passe le plus de temps dans ce très court roman et pourtant on sort de ce livre en le connaissant dans ses cauchemars les plus sombres et dans ses rêves les plus glorieux. Jack est un personnage qui m'a toujours fait froid dans le dos, depuis le début du livre même si ce n'est qu'au fur et à mesure que toute la folie de ce chef de maîtrise se dévoile. Le personnage qui m'aura quand même le plus touché reste Porcinet, ce pauvre garçon dont on ne saura jamais le vrai nom puisqu'il n'y a pas de suite à ce roman ; c'est un garçon dans lequel j'ai aussi pu m'identifier car à part mon intelligence je pense que j'aurai été aussi "inutile" que lui, de plus tous les malheurs qui lui arrivent sont juste inimaginables même si le pire d'entre tous reste Simon. C'est le garçon le plus perturbant de l'histoire, je n'étais pas à l'aise avec lui d'emblée et je pense que c'est totalement fait exprès !
Le titre fait bien entendu écho à un passage dans le texte et il représente bien l'ambiance du livre : cette angoisse grimpante qui frôle la folie et la nature profondément égoïste de l'Homme, avec toujours cette philosophie qui nous amène à comprendre que la noirceur est en chacun, même dans la personne la plus pure et que ce n'est qu'à partir de la sociabilisation que celle-ci se révèle plus ou moins forte.
Sur ce je vous recommande ce petit classique qui m'a beaucoup donné envie de découvrir les autres œuvres de Golding !
Lila